Vladimir Perline ne joue pas du violoncelle et ne l’enseigne pas. Il transmet son prodigieux savoir humain aux enfants et adolescents de Minsk, en cet hiver 1999, par l’intermédiaire de son instrument et de sa culture musicale et universelle, avec le sourire et dans la plus grande des simplicités. Sa force inébranlable tient dans le respect de ses élèves, de la musique, de la poésie, du théâtre, de tous les arts et de lui-même par son intransigeance bienveillante, son autorité souveraine et pourtant emprunte d’une souplesse et d’une liberté à faire pâlir nos mondes actuels. La pauvreté et la misère sociale surgissent en regard de chaque scène et c’est pourtant bien là le gage de ténacité et de réussite. Perline inspire l’individuel et privilégie le groupe qui resplendit lorsque chacun des élèves passe sa note à son voisin et forme l’harmonie sans laquelle la musique n’est plus que bruit. Il ne tolère pas Voulzy et Souchon et les innombrables pantins qui sont encore bien pire. S’abreuver de « Une autre vie » de Dominique Pernoo, c’est plongé au fond de soi et se poser la question. Elle n’est pas sans réponse si on sait s’imprégner des silences entre les notes et des forces surhumaines que procurent les envolées de Rachmaninov quand elles sont produites par la compréhension du naturel et de l’universel.














